Le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie a fait part de la mort de trois soldats syriens par les terroristes à Alep sur fond de menace de frappes récurrente de l'armée turque et d'accrochages déjà signalés entre celle-ci et l'armée syrienne. Pour de nombreux analystes le contact téléphonique du samedi 15 décembre entre le président turc et son homologue américain où les parties ont évoqué l'offensive turque contre l'est de l'Euphrate est bien significatif.
S'il est vrai qu'Ankara projette de lancer cette attaque sous prétexte d'avoir à contrer la menace kurde, il est aussi vrai que l'offensive permettra aux Américains d'installer durablement "l'OTAN" par Ankara interposé dans l'est syrien et ce, depuis le nord (Idlib) au sud (Deir ez-Zor). Le vaste projet impliquerait aussi l'Irak puisque les raids contre le PKK irakien se poursuivent et qu'Erdogan a été d'ailleurs très ferme là dessus, affirmant que "la Turquie continuera ses opérations dans le nord irakien".
Lors de leur contact téléphonique, Erdogan et Trump se sont faits des promesses : "nous agirons en parfaite coordination". Côté armée syrienne et alliés, ces manœuvres équivoques ne passent pas inaperçu. Alors que les terroristes d'Idlib continuent à multiplier leurs attaques contre les positions de l'armée à Alep, à Hama et à Lattaquié, c'est l'armée turque qui veut s'impliquer directement. Le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie a confirmé d'ailleurs la mort de trois militaires syriens lors des tirs aux missiles terroristes à Alep.
« Les terroristes ont ciblé la région civile de Tal-Mamon à Alep et y ont tué deux forces gouvernementales et blessé 9 autres », précise le Centre.
Fin novembre, les terroristes avaient déjà tué 4 soldats de l’armée syrienne au cours d'une attaque contre Lattaquié. Ces évolutions ont aussi un autre aspect peu médiatisé. Parallèlement aux missions de reconnaissance de plus en plus multiples des Américains et de leurs alliés tout autour de Lattaquié et de Hmeimim, où se situent les bases navale et aérienne russe, les avions de reconnaissance turcs apparaissent eux aussi dans le ciel du nord de la Syrie.
Des avions-espions turcs repérés au nord de la Syrie
Le site d’information d’al-Masdar News fait part de l'apparition d’avions de reconnaissance turcs au nord de la Syrie pour la deuxième journée consécutive, alors que les terroristes soutenus par Ankara se prépareraient pour lancer leur opération militaire à grande échelle.
Lire aussi : L’attaque contre l’Est de l’Euphrate sera imminente (Erdogan)
Selon des informations locales, des avions-espions turcs survoleraient les villes frontalières de Ras al-Ayn dans la province de Hassaké, de Tal Abyad à Raqqa et de Kobané à Alep. En apparence, il s'agit des missions destinées à localiser les positions des Unités de protection du peuple (YPG). Mais étant membre de l'OTAN, les données collectées par les avions turcs sont transmis directement au CentCom US.